Samstag, 18. Oktober 2025

Exposition : La ville dans le cloud - Expositions de la TUM de Munich

Musée d'architecture TUM à la Pinacothèque de l'Art Moderne de Munich


Recommandation d'exposition : Tout numérique ? LA VILLE DANS LE CLOUD - LES DONNÉES SUR LE TERRAIN - Infrastructures de données d'un point de vue architectural et politique


DURÉE : DU 16 OCTOBRE 2025 AU 8 MARS 2026 - Musée d'architecture TUM à la Pinacothèque de l'Art Moderne de Munich (English, Italiano, Français, Deutsch)


Munich. Le cloud numérique est omniprésent : mais où se trouve-t-il exactement ? Dans l'exposition « LA VILLE DANS LE CLOUD - LES DONNÉES SUR LE TERRAIN », la Pinacothèque de l'Art Moderne part à sa recherche. Le cloud est présent dans les smartphones, les ordinateurs portables, les appareils domestiques intelligents, les interfaces automobiles et d'innombrables écrans dans les espaces urbains. Le swipe et le streaming abritent une infrastructure de données vaste et en pleine expansion : centres de données dans les villes et les régions reculées, câbles sous-marins et satellites. Ces structures, pour la plupart invisibles, façonnent notre mode de vie, nos communications et notre administration, tout en consommant d'énormes quantités de terres, d'énergie et de matières premières.

Pinakothek der Moderne au Kunstareal de Munich, collage de photos : Helga Waess (Pressefotoarchiv - Cover Kunst-Kultur-Blog)


Malgré leur impact considérable, les infrastructures de données sont rarement abordées d'un point de vue architectural ou politique


La recherche architecturale peut révéler ces liens cachés, matériels et politiques. L'objectif de l'exposition est d'examiner le cloud, de ses origines historiques à ses perspectives d'avenir, et de plaider pour une approche plus intégrée de la conception et de la planification des infrastructures de données à la conscience sociale et politique.

L'exposition est divisée en trois thèmes :

Élémentaire - Spatial - Temporel,

et s'articule autour d'une série de questions clés :


En quoi consiste le cloud numérique ?


Le premier chapitre révèle les composantes du cloud. Nous scrutons les profondeurs de l'océan et suivons les câbles sous-marins qui transmettent aujourd'hui plus de 95 % des communications mondiales. De la pose du premier câble télégraphique transatlantique au XIXe siècle aux réseaux mondiaux de fibre optique d'aujourd'hui, ces infrastructures révèlent des imbroglios géopolitiques et coloniaux. Des objets du Deutsches Museum illustrent ces histoires d'un point de vue scientifique et matériel.

Ce chapitre aborde également les centres de données, qui se transforment en nouveaux lieux de pouvoir. Loin d'être des espaces neutres, ils consomment d'énormes quantités d'énergie et d'eau douce et occupent des surfaces de plus en plus vastes. Avec la croissance exponentielle de l'intelligence artificielle (IA), la demande de nouvelles installations augmente rapidement. L'exposition met en lumière leur présence architecturale, leurs dimensions politiques et leurs coûts écologiques, à travers des études de cas allemandes et internationales, notamment le Centre de supercalcul Leibniz de Munich à Garching.

Données numériques : la nouvelle monnaie ?


Les données sont devenues le moteur de nouvelles formes d’extraction. L’expansion de ces économies dépend de matières premières essentielles telles que le lithium, le cuivre, le cobalt et l’étain. Ce chapitre examine plus particulièrement l’extraction du lithium et de l’étain, en se concentrant sur les impacts de cette extraction sur les écosystèmes et les communautés locales.

L'exposition aborde la lutte pour les droits d'eau dans l'une des plus grandes mines de lithium du désert d'Atacama au Chili, ainsi que les coûts écologiques et sociaux de l'extraction d'étain sur l'île indonésienne de Bangka. Elle examine également les efforts déployés pour sécuriser le lithium et d'autres matières premières essentielles en Europe. En retraçant ces flux de matières, l'exposition aborde le véritable prix à payer pour l'économie des données.

La ville est-elle plus qu'un ordinateur ?


La ville dite intelligente utilise les données pour « optimiser » et « gérer » la complexité. Cette section examine comment les environnements urbains sont transformés par les systèmes numériques et pose la question : et si les données étaient utilisées pour donner plus de pouvoir aux citoyens plutôt que pour servir un capitalisme de surveillance ? Une étude de cas réalisée en collaboration avec Digital Twin Munich présente les données comme une infrastructure publique et un outil d'engagement civique.

De plus, l'exposition explore la transformation de la pratique architecturale grâce à la modélisation des données, à l'apprentissage automatique et à l'IA, ouvrant ainsi de nouveaux débats sur la manière dont les données peuvent transformer la conception, la construction et la démolition des bâtiments.

Enregistrer ou supprimer des données ?


Face à la demande croissante d'électricité, d'eau et aux énormes quantités de déchets électroniques, la décision de conserver et de supprimer des données est devenue un acte politique. À l'ère des pratiques de sauvegarde et de stockage excessives, la question de savoir quelles données conserver et dans quelles conditions est plus urgente que jamais. Les archives numériques jouent un rôle crucial dans la constitution des archives historiques, tandis que l'apprentissage de l'IA soulève de nouvelles questions sur les biais, l'accès et la mémoire. 
  • Pouvons-nous distinguer le bruit de fond des informations précieuses dans cette vaste mer de données ? 
  • Et pouvons-nous gérer éthiquement les « boîtes noires » et les biais liés aux données ?

Ce chapitre invite à réfléchir à l'influence des infrastructures de données sur notre mémoire et notre oubli, et au lien entre le travail architectural et les systèmes numériques. Il s'interroge sur la manière dont nous pourrions gérer les données à l'avenir, nous séparer de ce qui n'est plus nécessaire et concevoir au-delà de la logique des capacités de stockage illimitées.

PUBLICATION


Un ouvrage complémentaire sera publié à l'occasion de l'exposition :

Ville dans le cloud – Données sur le terrain : Architecture et données,

sous la direction de Cara Hähl-Pfeifer, Damjan Kokalevski et Andres Lepik, publié par ArchiTangle, Berlin (allemand : ISBN 978-3-9817790-6-6, anglais : ISBN 978-3-9817790-5-9 ; 58 €).


L'ouvrage « La ville dans le cloud – Données sur le terrain »

Il rassemble des perspectives issues de l'architecture, des études médiatiques, des technologies, de l'art et de la théorie politique pour éclairer les dimensions élémentaires, spatiales et temporelles des architectures de données.

La publication cartographie les impacts sociaux, écologiques et politiques de la connectivité numérique omniprésente et ouvre la voie à une nécessaire refonte de l'utilisation des matières premières, de la justice mondiale et de la responsabilité à long terme envers les générations futures.

Avec les contributions de James Bridle, Giulia Bruno, Teresa Fankhänel, Cara Hähl-Pfeifer, Max Hallinan, Mél Hogan, Catherine Hyland, Damjan Kokalevski, Andres Lepik, Niklas Maak, Marija Marić, Anna-Maria Meister, Marina Otero Verzier, Trevor Paglen, Godofredo Enes Pereira, Andra Pop-Jurj, Alison Powell, Māra Starka et Rafael Uriarte.

DATA TALKS


Dans le cadre de ce programme, le musée lance la série Data Talks : sept conversations publiques en direct et diffusées sous forme de podcast. Elles réunissent experts et public pour approfondir les thèmes de l'exposition.

Dates de l'exposition


  • 6 novembre 2025 – Exhumer la Terre : L'avenir du lithium en Europe (avec Godofredo Pereira et Zinnwald Lithium)
  • 4 décembre 2025 – Dessiner, c'est important : Les modèles de données en architecture (avec Michael Drobnik, Herzog & de Meuron et Allplan)
  • 18 décembre 2025 – En coulisses : Raconter le cru et le trop cuit (avec l'équipe de commissaires)
  • 15 janvier 2026 – Concevoir des espaces de données : LRZ Garching (avec le Centre de calcul Leibniz et Giulia Bruno)
  • 29 janvier 2026 – Gouvernance des données urbaines (avec la Ville de Munich, GeodatenService)
  • 19 février 2026 – Archives numériques : Pertes, griefs et temporalités (avec la chaire KIT de théorie architecturale et saai, Archives d'architecture et de génie civil)
  • 5 mars 2026 – Événement de clôture. Le cycle se conclut par la projection du film « Building for Quantum » de Marina Otero Verzier.

Quelle - Pressemitteilung: Pinakothek der Moderne